Fondation de l'abbaye du Mont Cassin
La situation du continent appelé Europe n'était pas, au VIe siècle, particulièrement brillante. L'Empire romain avait été littéralement soufflé par les grandes invasions barbares. Attila avait dévasté des régions entières. L'Italie avait été la proie des Wisigoths d'Alaric et des Huns. Les Vandales de Genséric pillaient Rome en 455. Une nouvelle invasion se déchaînait en 489 celle des Ostrogoths de Théodoric. En 535, l'empereur d'Orient qui régnait à Constantinople envoyait en Italie une armée, celle de Bélisaire, pour soumettre le pays à sa loi. L'Occident était ravagé. Partout, le chaos, les ruines, la famine, les épidémies. Du grand empire romain, il ne restait pas grand-chose. Il fallait reconstruire et rechristianiser. Un homme posa la première pierre de l'édifice nouveau, celui au sein duquel nous vivons encore. Benoit de Nurcie plus connu sous le nom de Saint Benoît (San Benedetto da Norcia), fut le premier abbé du mont Cassin. Il promulgua la règle qui fut l'un des fondements de la civilisation européenne, la Régula Banda, instrument, règlement des missionnaires bénédictins qui apportaient, partout où ils passaient l'enseignement de la Croix. Ils partirent du mont Cassin au Ve siècle et, à l'époque de Charlemagne, la Règle de saint Benoît était implantée dans tout le royaume des Francs. Ce qu'Alaric et Attila avait détruit fut reconstruit, les bénédictins jetèrent les bases de la civilisation européenne qui conquit le monde. Ils furent tour à tour cultivateurs, artisans ou savants. Ils mirent en œuvre cette devise : Prière et Travail, Ora et Labora.